Publié en italien dans Dimensioni Nuove (Rome) en octobre 2005

Yakov Rabkin
Octobre 2005

Publié en italien dans Dimensioni Nuove (Rome) en octobre 2005.

Réponses à Maria de Falco Marotta

1) Lo smantellamento della Striscia di Gaza è un segno che il sionismo si sta evolvendo per fare dello Stato di Israele, il vero Israele biblico?

“Le vrai État biblique’’ existait peut être plus de deux millénaires. Certains colons sionistes déclarent en effet qu’ils veulent créer un tel État. Or, toute tentative de récréer une réalité d’antan ne peut résulter qu’en une entité moderne. Le désengagement de la Bande de Gaza signifie plutôt que, pour la première fois dans l’histoire, l’État d’Israël évacue des territoires palestiniens. Le précédent est de taille.

2)E’ possibile che gli israeliani e i palestinesi possano vivere in pace, sebbene la loro inimicizia risalga al tempo di re Davide?

Les Israéliens d’aujourd’hui ont peu à voir avec les juifs de la diaspora, et encore moins avec les Hébreux du royaume de David. Les Palestiniens ne partagent que le nom avec les Philistins. La haine dont vous parlez est très récente, elle prend son origine dans un conflit politique bien determiné et constitue une rupture dans la coexistence plutôt pacifique qui caractérise l’histoire des relations entre les juifs et les musulmans. Je suis optimiste quant à la possibilité de vivre en paix, pourvu que l’espace politique qu’occuperont alors les juifs, les musulmans, les chrétiens et les athées de la Palestine soit basé sur l’égalité et la justice.

3) quali sono le condizioni attuali per la loro convivenza pacifica?

Selon plusieurs observateurs israéliens, comme Daniel Gavron, Ilan Pappe et Meron Benvenisti, Israël constitue actuellement un espace politique commun : la devise, l’armée, les frontières sont communes. Ce qui manque pour pouvoir vivre en paix c’est de reconnaître et remédier, sans doute par des compensations monétaires, les injustices commises contre les Arabes de la Palestine et leur donner les droits égaux. La ségrégation actuelle devrait alors prendre fin et tout citoyen de la Palestine réunifiée aurait le droit de s’établir partout sur le territoire entre le Jourdain et la Méditerranée. Il s’agit probablement d’un État post-sioniste où la population très diversifiée du territoire en question puisse trouver des moyens de construire un avenir commun.

4)Lei nel suo libro “In nome della Torah”, tradotto in italiano con il titolo “Una minaccia interna” presenta l’opposizione di molti intellettuali alla politica sionista, considerata come contraria alla Legge e quasi da accostare alla dittatura comunista, non è esagerato?

Mon livre analyse l’opposition que le projet sioniste a provoquée parmi les penseurs juifs depuis plus d’un siècle. Selon l’historien israélien Yosef Salmon,

Le sionisme défiait tous les aspects du judaïsme traditionnel : dans sa proposition d’une identité juive moderne et nationale ; dans la subordination de la société traditionnelle à des styles de vie nouveaux ; dans son attitude envers les concepts religieux de diaspora et de rédemption. La menace sioniste a atteint chaque communauté juive. Elle était implacable et frontale, et l’on ne pouvait lui opposer qu’un rejet sans compromis.

Le présent ouvrage offre une histoire de cette résistance à la menace « implacable et frontale » du sionisme. Il ouvre une fenêtre sur une attitude vigoureuse et durable que les partisans du sionisme considèrent, à leur tour, comme un sacrilège. Ce livre vise à expliquer les raisons de cette opposition dont le dénominateur commun est l’engagement envers la Torah. Actuellement, quand le retrait de Gaza a frappé fort sur les croyances modernisatrices du sionisme religieux. En même temps, il a renforcé l’appréciation du judaïsme traditionnel qui ne compromet pas les valeurs morales juives de justice et de compassion.

5) Crede che questo fermento intellettuale possa ricondurre sui passi biblici tutti gli israeliani, affinché la loro terra possa tornare ad essere una “luce ” per le Nazioni per ritrovare Dio “smarrito” nella secolarizzazione e nel consumismo?

En effet, le judaïsme traditionnel anti- ou non sioniste qui a largement évité de s’identifier avec l’entreprise sociale et militaire d’Israël  peut offrir un confort spirituel tant aux juifs sécularisés qu’aux sionistes religieux déçus par la crise. En d’autres termes, les juifs peuvent maintenant retourner à leur fonction principale : faire la volonté divine et servir de « projet pilote » à l’humanité entière.

6) Sempre sul conflitto israeliani- palestinesi, ho letto da qualche parte “Davide discolpati”( ovviamente, riferendosi al glorioso e amato re David), perchè pare che a quel tempo risalgono le “guerre” contro i filistei( nome antico dei palestinesi). E’ sperabile che cessino con lo smantellamento delle colonie anche in Cisgiordania?

Évacuer les colonies sionistes de la Cisjordanie ne me paraît pas réaliste. Je ne vois pas un premier ministre israélien prendre une telle décision. Déraciner des centaines de milliers de personnes au nom de la séparation politique me paraît inhumain. Alors, de nouveau la perspective d’un État commun devient prometteuse.

7) Lei afferma che il popolo ebraico nella sua storia spesso ha deviato dalla Legge del Signore( ha adorato Baal, Astarte, il vitello d’oro…). Tra queste deviazioni, si può includere il sionismo?

En effet, les penseurs juifs dont ils s’agit dans mon livre considèrent le sionisme une déviation, un un péché, une négation du judaïsme traditionnel.

8) Si può presumere che il cammino degli ebrei e dei palestinesi possa portare anche a degli scambi culturali?

Les trois religions monothéistes ont beaucoup en commun, ce qui offre un terrain propice à des échanges interreligieux très riches. Souhaitons que la conscience d’un Dieu plein d’amour et de compassion envahissent les cœurs de tous ceux qui habiteront en Terre sainte.

Grazie, spero che Lei sia così disponibile da rispondermi presto, così pubblichiamo subito sui giornali online.

Ovviamente, scriverò una scheda sul suo lavoro e sul libro.

Artículos Recientes

Todos los artículos
Publié en italien dans Dimensioni Nuove (Rome) en octobre 2005